De l’importance de…
Bien choisir sa typo

QUOI ?

La typographie est la première forme de graphisme, évidente, immédiatement appréhendable, elle saute aux yeux et, si bien choisie, peut être un signe distinctif important et marquer durablement. Bien choisir sa typographie, que ce soit pour son logo, pour le print ou pour le web, est donc essentiel. Elle vous permettra d’attirer l’attention du lecteur, de dynamiser l’ensemble et donc de garder ce lecteur avec vous le plus longtemps possible, de mettre en valeur ce que vous souhaiteriez faire passer comme message immédiat, d’éventuellement transmettre une émotion, etc.

Mais choisir une police d’écriture à l’heure de l’informatique peut être décourageant, le choix étant quasiment infini. Comment savoir si cette typographie est la bonne pour votre projet ? Quelles sont les règles à respecter ? Quelles sont les erreurs à ne pas commettre ? Quelle la symbolique des polices ?

Autant de questions qu’il est légitime de se poser et auxquelles nous allons tenter ici de répondre.

POURQUOI ?

Pourquoi doit-on respecter certaines règles ? Pourquoi une typographie sera adaptée à un projet et pas à un autre ?

Pour leur symbolique & leur histoire : le pouvoir des typographies

En fonction du style de la typographie retenue, mais aussi de son histoire, de son origine et de ses usages, un logo ou un texte peut véhiculer des impressions complètement différentes voire contraires et donner une autre image de votre marque. Parce que la typographie d’un texte, c’est, avant même de lire quoi que ce soit et donc de prendre connaissance de la teneur du texte, ce que l’on voit en premier et ce que notre cerveau analyse en premier. Avec la bonne typo, le message peut venir avant le texte !

Prenez l’exemple de la police Helvetica crée en 1957 par la fonderie Haas et aujourd’hui l’une des typographies les plus utilisées au monde : simple, claire, lisible et presque neutre, elle devient rapidement la police des États et des administrations, celle que l’on retrouve indifféremment sur les panneaux de circulation, les formulaires administratifs, les signalétiques des lieux publics, les logos institutionnels et par là même devient le symbole de l’autorité.

De même, certaines polices sont intimement liées à des périodes de l’histoire positivement ou négativement ou à des aspects culturels : les caractères gothiques par exemple sont irrémédiablement associés à l’Allemagne nazie qui les ont imposés dans les impressions de livres et d’affiches (avant de les interdire en 1941 car jugés illisibles). Je suis sure que votre cerveau peut coupler de manière instantanée des typographies à quasiment toutes les grandes périodes historiques : Antiquité, Moyen Âge, Renaissance, Temps modernes, Années folles, Entre deux-guerres, etc.

Choisir une typographie, c’est un choix engageant et qui en dit beaucoup sur les valeurs que vous souhaitez mettre en avant et sur le message que vous souhaitez transmettre. Si vous n’êtes pas convaincus, lisez donc cet article sur la changement de typographie d’Ikéa en 2009 d’un classique Futura à une non moins classique Verdana (parce que “more efficient et cost-effective” et plus lisible et adapté au Web) et qui avait déclenché des séries de pétitions de la part des clients, des polémiques dans les milieux créatifs et des mêmes des excuses !

mais aussi des raisons plus prosaïques…

D’autres questions, plus prosaïques mais néanmoins très importantes, devront être posées avant toute chose.

  1. La question des supports.
    Sur quels supports allez-vous utiliser cette police ? Sera-t-elle lue à l’écran ou imprimée ? Fera-t-elle partie d’un document statique (en Édition) ou de quelque chose d’interactif (pour un site internet par exemple où la mise en page évolue en fonction de la taille des écrans) ? Certaines typographies sont réputées moins lisibles sur le Web alors qu’a contrario elles ne posent pas de problèmes pour l’Édition.
  2. La question de l’utilisation de la typographie.
    Souhaitez-vous l’utiliser pour des textes ou des titres ? Dans quelle taille en priorité ? Les contraintes ne seront pas les mêmes et les choix ne pourront pas être les mêmes si vous cherchez une police pour un texte long de plusieurs paragraphes écrits en taille 10 ou pour un titre de page de taille 60. Il est donc important de savoir à quoi servira votre typo avant de la choisir.
  3. La question de votre budget.
    Aujourd’hui, on trouve sur le web des milliers de polices de caractères différentes que l’on télécharge très rapidement et souvent gratuitement. Mais attention, tous les sites ne sont pas légaux ou toutes les polices ne sont pas libres de droits pour toutes les utilisations (certaines sont gratuites pour un usage privé uniquement par exemple et ne peuvent pas être utilisées dans un cadre professionnel).
    Si vous ne voulez pas acheter de licences, assurez-vous de choisir une typographie complètement libre de droit, une Google font par exemple que vous pourrez par ailleurs ensuite utiliser facilement sur le web. Privilégiez donc dans vos recherches les banques de fonts qui répondent à vos critères d’utilisation en terme de propriété intellectuelle avant toute chose.

COMMENT ?

Une fois tout ceci posé et bien en-tête, reste le plus difficile : choisir enfin sa ou ses typographies ! On vous propose ici, pour vous aider à naviguer dans ce labyrinthe de Dédale que sont les banques de polices, une présentation des différentes catégorie de typographie, une liste des critères à considérer pour vous aider à cadrer vos recherches et une deuxième liste des erreurs à éviter.

Quelles sont les différentes catégories de typographies ?

Il existe plusieurs catégories de police, les trois les plus importantes, les polices serif, sans serif et scriptes, auxquelles on peut ajouter les monospaces et les décoratives, plus marginales.

Les polices « serif » sont les typographies « à empattements », (un empattement étant une petite ligne ajoutée à chaque extrémité des caractères). Ces polices expriment la tradition, la réputation, la stabilité. Elles se veulent rassurantes, traduisent le poids des années et la respectabilité. Elles sont plutôt classiques et associées à quelque chose de formel, à une certaine maturité.

À l’inverse, les polices « sans serif » sont donc des typographies « sans empattement ». Ce sont des polices de caractères souvent géométriques, plus rondes et minimalistes. Plus simples, plus fluides dans la lecture, sans fioritures, elles sont associées à la modernité, au design, à la volonté de se libérer du passé et de ses traditions.

Enfin, les polices scriptes sont essentiellement les polices calligraphiées et manuscrites, elles sont plus délicates à utiliser puisque moins lisibles, surtout sur des petits formats. A utiliser donc avec beaucoup de parcimonie en privilégiant les titres !

Quels sont les critères à considérer ?

La lisibilité

Premier critère, qui peut paraitre évident mais qui ne l’est pas forcément au vu de ce qu’on peut voir parfois : la lisibilité de la typographie. S’il ne faut garder qu’un critère, c’est celui-ci ! Testez les typographies que vous aimez dans différentes tailles, différentes graisses, en titre et en paragraphe, sur le web et en print, testez là sur votre entourage : vous écrivez a priori pour être lu. Il sera déjà difficile de capter des lecteurs et de les garder jusqu’à la fin, si en plus votre typographie ne facilite pas la lecture, vous vous mettez des bâtons dans les roues !

La cohérence

Ce paragraphe rejoint le pourquoi ? de notre article : votre typographie correspond-elle au ton que vous souhaitez donner à votre projet ? Est-elle adaptée au style de votre lectorat cible ? Éviter à tout pris d’utiliser des polices “rigolotes” dans votre mémoire de fin d’étude ou dans une présentation professionnelle importante, vous perdrez en crédibilité. Encore une fois, votre typographie doit illustrer et appuyer votre propos, en faciliter sa compréhension.

Une fois ces deux premiers critères poser, on peut affiner.

Les options et la compatibilité

Une fois que vous avez sélectionné quelques polices lisibles, cohérentes et qui correspondent à vos choix stratégiques, comment les départager ? Toutes les typographies ne proposent pas les mêmes options, ne se déclinent pas forcément dans toutes les graisses ou en italique. Si vous hésitez entre deux, privilégiez celle qui vous offre le plus d’options (extra light, light, regular, medium, bold, extra bold), et de style (italique, oblique, condensé), cela vous permettra de varier plus facilement les styles et donner de l’épaisseur, du dynamisme et du contraste à vos textes.

Plus important encore, assurez-vous que votre typographie de coeur est bien disponible dans l’ensemble des caractères spéciaux que vous avez l’intention d’utiliser. Par exemple, si vous écrivez en français, assurez-vous que tous les accents sont disponibles ainsi que les cédilles. Ce n’est pas toujours le cas !

Enfin, votre typographie doit être compatible avec les logiciels que vous utiliserez. Certaines polices ne sont pas compatibles avec certains programmes informatiques, attention donc de ne pas choisir une police que vous ne pourrez pas facilement utiliser sur l’ensemble de vos outils de communication ensuite.

Quels sont les erreurs à éviter ?

Ne pas multiplier les polices

Pas plus de 2 ou 3 polices sur un site internet ou un document print, pas plus de 2 polices dans un logo. Point final.
Utiliser trop de typographies différentes perturbe la lecture, noie le message, donne un aspect brouillon et incohérent à l’ensemble. En revanche, rien n’interdit de varier les tailles, les graisses, l’espacement entre les lettres ou les couleurs (avec modération sur ce dernier point) – cf/ notre paragraphe précédent sur le choix d’une typographie avec le plus d’options de style possibles.

Si vous choisissez plusieurs typographies (donc pas plus de 2 ou 3 n’est-ce-pas), n’hésitez pas à varier les catégories : du sérif pour les titres par exemple et du sans sérif pour les paragraphes. Si vous choisissez plusieurs polices, autant qu’elles soient contrastées sinon l’intérêt est limité !

Ne pas privilégier les polices à la mode

Démarquez-vous !

Ne jamais, au grand jamais, pour aucune raison, utiliser Comic Sans

Rien à ajouter – Lire ici si vous avez un doute quelconque sur le sujet !

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